Ce lundi 25 septembre, le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé vouloir multiplier par trois la production de pompes à chaleur (PAC) d’ici 2027. Objectif : produire un million de PAC par an. Le Président a également précisé qu’il faudrait 30 000 installateurs supplémentaires. Dans le cadre du Pacte vert, qui planifie la transition énergétique dans l’Union européenne, la Commission européenne avait déjà émis le souhait que soient installées plus de 30 millions de pompes à chaleur en Europe d’ici à 2030 afin de renforcer son indépendance en termes d’approvisionnement en gaz.
À l’heure actuelle la France ne produit pas tous les composants. Il existe néanmoins une dizaine de fabricants, pour l’essentiel des structures familiales, qui assemblent sur le territoire les pièces. Le Ministère de la Transition écologique recense plus de 2,6 millions de PAC air-eau installées en France, dont 350 000 l’année dernière, sur le parc des 30 millions de logements. 700 000 PAC air-air ont été commercialisées l’année dernière, principalement dans le sud de la France aux fins de climatisation.
L’objectif est donc, dans un premier temps, de relocaliser la production française, et singulièrement plusieurs briques technologiques comme les compresseurs, et par effet de ricochet, de faire 2 milliards d’euros d’économies par an de balance commerciale. Toutefois, le Gouvernement réfléchit à horizon 2025 à instaurer une « écoconditionnalité » sur les aides aux PAC, c’est-à-dire à réserver les subventions aux modèles qui remplissent certains critères vertueux (impact environnemental du produit, conditions de transport). Une telle mesure devrait privilégier le « fabriqué en France ».
Le Gouvernement ambitionne par ailleurs de prendre de l’avance sur les pays européens voisins, comme l’Angleterre ou l’Allemagne, afin d’exporter (l’Italie ayant de l’avance sur l’hexagone).
La PAC est ainsi considérée comme une « filière industrielle stratégique » par l’Union européenne, où le marché est estimé à 5 millions d’unités par an d’ici 2030. Cette stratégie, qui participe à la décarbonation du chauffage des bâtiments, devra néanmoins être mise en regard avec la nécessaire sobriété, les PAC ne devant pas encourager à davantage de consommation énergétique. Par ailleurs, la question de l’approvisionnement en électricité se posera dans quelques années avec la dynamique d’électrification et le risque de devoir recourir à de la production d’électricité carbonée.
En pratique, la loi de finances 2024 et la loi Industrie verte devront prévoir près de 3 à 400 millions d’euros de crédits d’impôt pour environ 2 milliards d’euros d’investissement productif, ce qui représente un soutien aux industriels à hauteur de 20 à 25 % d’après le Ministère de l’Industrie. Le Gouvernement prévoit par ailleurs des mesures visant à faciliter l’accès au foncier pour les entreprises qui voudraient agrandir leurs usines. Une enveloppe de 30 millions d’euros devrait aussi être destinée à l’innovation.