Il s’agit de la 5e vague d’évaluation de l’ANAH auprès des bénéficiaires, réalisée entre le 25 mai et le 15 juin 2023.
Celle-ci reprend la méthodologie des évaluations réalisées par les plus grands laboratoires scientifiques de France.
Dans l’ensemble des 7318 bénéficiaires sondés, 47 % d’entre eux se disent très satisfaits, 41 % assez satisfaits et 12 % se déclarent insatisfaits.
Pourtant, les résultats de cette évaluation sont nécessairement partiels dans la mesure où il aurait été bon que l’ANAH sonde également les entreprises « mandataires administratifs et financiers » qui rencontrent de très grandes difficultés avec le dispositif MPR’. Le syndicat Symbiote ne peut qu’encourager à faire évoluer cette étude en intégrer ces derniers dans l’évaluation de l’efficacité du dispositif.
Si les sondés ont bénéficié de MPR, 61 % d’entre eux ont eu recours à l’épargne pour réaliser leurs travaux, 29 % à un prêt bancaire, 7 % à une aide d’une collectivité territoriale (à savoir Normandie, Paca, Grand-Est).
Pour 55 % d’entre eux, la demande d’obtention de MPR a été réalisée par l’entreprise qui a réalisé les travaux ou par intermédiaire (comme un conseiller en rénovation).
Relativement aux CEE, 48 % des sondés ont couplé MRP avec des CEE, 25 % ignorent s’ils en ont bénéficié.
Pour 55 % d’entre eux, la demande d’obtention de MPR a été réalisée par l’entreprise qui a réalisé les travaux ou par intermédiaire (comme un conseiller en rénovation).
S’agissant du montant de l’aide, 84 % des sondés déclarent qu’ils ont eu une prime moins élevée que ce qu’ils imaginaient avant d’entamer la démarche. Ici les termes choisis pour cette évaluation sont sibyllins dans la mesure où l’on ne sait pas si les sondés se réfèrent par rapport à une estimation personnelle initiale ou celle réalisée par l’ANAH. En tout état de cause, 30 % des sondés estiment que le montant de l’aide ne correspond pas globalement à ce qu’ils envisageaient avant d’entamer la démarche.
68 % des sondés n’ont pas eu recours à un conseiller France Rénov’ et pour ceux qui y ont eu recours, le taux de satisfaction est de 86 %.
Les principales critiques adressées à l’endroit du dispositif sont les suivantes :
⁃ Plus de 20 % des sondés s’étant déclarés insatisfaits estiment que les délais sont trop longs (de traitement, de versement voire d’absence de versement). Pour 99 % des sondés, la demande avait été faite en 2022 dont 24 % avant juillet 2022 ;
⁃ 17 % des sondés s’étant déclarés insatisfaits estiment que le montant de la prime est trop faible voire dérisoire eu égard au montant des travaux, dont 5 % estiment que la prime versée est en deçà du montant initialement annoncé ;
⁃ Une part substantielle des sondés s’étant déclarés insatisfaits critique les démarches estimées comme trop fastidieuses, longues, techniques : « usine à gaz » « usant » « parcours du combattant » sont les termes employés par les sondés ;
⁃ 11 % des sondés s’étant déclarés insatisfaits font état d’usurpation d’identité, de mauvaise gestion des dossiers voire de refus non justifiés de l’ANAH, de la nécessité de saisir le tribunal administratif pour obtenir réparation ;
⁃ Entre 5 à 10 % des sondés s’étant déclarés insatisfaits jugent que l’ANAH est peu accessible : « manque de suivi, de communication, d’aide, d’accompagnement », « impossibilité à joindre les conseillers par téléphone » « trop d’attente », « nécessité de faire des relances systématiques/nombreuses ».
⁃ 14 % des sondés s’étant déclarés insatisfaits font état de travaux de basse qualité, de prestataires peu scrupuleux, d’arnaques.
En tout état de cause, les bénéficiaires estiment à 89 % que les travaux ont permis d’améliorer le confort de leur logement, à 86 % qu’ils ont eu de bons rapports avec les entreprises intervenantes et à 85 % qu’il y a un bon rapport qualité-prix.